Depuis quelques années, nous assistons à une transformation radicale des processus de production. De plus en plus, l'interaction homme-machine devient déterminante pour le succès des entreprises.
Il y a quelques années encore, on entendait beaucoup parler de l'industrie 4.0, un phénomène qualifié de nouvelle révolution industrielle, qui voyait les entreprises aux prises avec d'importants investissements visant à automatiser et à numériser leurs processus de production. Les investissements dans les machines et les logiciels ont marqué cette époque.
Aujourd'hui, quelques années plus tard, nous parlons à nouveau d'un nouveau phénomène, et plus d'un spécialiste de l'industrie rapporte que nous sommes à nouveau à l'aube d'une nouvelle révolution industrielle. Nous parlons précisément d'Industrie 5.0 pour désigner la tendance à rechercher le succès commercial par l'optimisation de la relation homme-machine dans les contextes de production industrielle.
Des différences très importantes apparaissent donc entre l'industrie 4.0 et l'industrie 5.0. Alors que pour la révolution 4.0, l'accent était mis sur l'amélioration de l'efficacité des processus de production grâce à l'automatisation et à la collecte continue de données, dans le cas de la révolution 5.0, l'accent est mis sur l'homme en tant qu'artisan et non plus en tant qu'ouvrier. L'homme et la machine travaillent en étroite collaboration, chacun contribuant au succès de l'entreprise en créant des produits et des services qui ne sont plus seulement standard et répétitifs, mais de plus en plus personnalisés.
Les machines elles-mêmes, protagonistes de cette nouvelle révolution industrielle, acquièrent de nouvelles connotations. Les machines-outils et les robots utilisés dans l'industrie abandonnent la caractéristique de parfaits exécutants d'actions répétitives et deviennent non seulement intelligents mais aussi collaboratifs. La particularité des nouvelles machines réside en effet dans le haut niveau de collaboration qu'elles sont capables de développer avec l'opérateur humain dans l'exécution des différentes tâches et dans leur capacité à apprendre l'ensemble du processus de production.
La créativité humaine et l'automatisation, dans ce nouveau contexte, deviennent la combinaison de valeur qui contribue de manière décisive au succès des entreprises. Ce phénomène concerne en premier lieu les petites et moyennes entreprises auxquelles le marché demande de plus en plus de flexibilité tout en exigeant les normes de qualité les plus élevées. La seule façon pour les entreprises d'être compétitives et de réussir est de tirer le meilleur parti de l'automatisation tout en laissant à la créativité humaine la possibilité d'influer sur les processus de production.
La standardisation cède la place à la personnalisation de masse, le marché ne demande plus des produits fabriqués en série mais de plus en plus des produits riches en "humanité". Cette nouvelle tendance ne peut cependant pas ignorer deux attributs incontournables du monde industriel, qui sont évidemment la productivité et la recherche constante de la maîtrise des coûts. Ce dilemme entre les deux exigences que sont la production de produits personnalisés et la réalisation d'économies d'échelle fait que le mariage parfait de la technologie et de l'homme devient de plus en plus central. La relation entre l'homme et les machines telles que les machines-outils, par exemple, est en train de vivre un nouveau chapitre où ni l'un ni l'autre n'aliène ou ne rend superflu le travail de l'autre, mais où tous deux contribuent à la réalisation d'objectifs communs. L'homme apporte une contribution décisive en fournissant son expertise, son expérience et ses capacités d'analyse, tandis que les machines, de leur côté, exécutent des tâches pénibles, manipulent les produits, les préparent pour les étapes de traitement ultérieures et maintiennent la qualité des opérations même après de nombreuses heures.
Grâce à la collaboration entre l'homme et la tencologie, les compétences et la qualité du travail de l'homme augmentent au fur et à mesure qu'il assimile des connaissances et acquiert de l'expérience à moyen et à long terme. La machine, dans ce contexte, devient un outil multitâche pour l'opérateur, qui n'est plus en mesure de remplir une seule fonction mais d'effectuer différentes tâches plus ou moins complexes. L'opérateur humain tire également un avantage supplémentaire de cette relation, car la technologie lui fait gagner du temps dans l'exercice de ses fonctions et lui permet ainsi de se consacrer à des travaux plus gratifiants intellectuellement.
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